Mikael Kingsbury

Les moments marquants du Canada aux Jeux olympiques d’hiver

PARTIE 2 – 1960 à 2022

Affiliated Discipline(s): Alpine, Freestyle, Snowboard, Cross Country, Nordic, Ski Jumping, Biathlon
Achievements: Canadian Olympic highlights and moments

Les Jeux olympiques d’hiver ont pris de l’ampleur dans les années 1960, grâce à un intérêt mondial grandissant et à une multiplication soutenue des sports et disciplines présentés. Les performances olympiques canadiennes ont également poursuivi leur essor, au rythme du soutien et du financement octroyés.

C’est toutefois à travers les grands et petits moments qu’on peut réellement accéder au cœur de l’histoire olympique; les triomphes et les accomplissements, mais aussi les défaites, les revers et les déceptions. Dans ce récit, nous parcourons beaucoup de chemin, de 1960 aux récents Jeux de 2022 à Pékin, où le Canada a récolté 26 médailles. Les Canadiens sont sans contredit devenus une redoutable force dans presque tous les sports. Voici quelques-unes de ces histoires. 

1960 : Squaw Valley, Californie | 18 au 28 février

La candidature de Squaw Valley à l’organisation des Jeux olympiques crée la surprise en l’emportant sur Innsbruck par une infime majorité de 32 voix contre 30. Ne disposant que d’un seul hôtel et d’aucune installation sportive, Squaw Valley devient le premier site olympique à se doter d’un centre de ski construit pour l’occasion. La ville reçoit 10 cm de pluie quelques jours avant le début des épreuves, mais de fortes chutes de neige suivent rapidement, permettant de maintenir la cérémonie d’ouverture, présidée par le vice-président de l’époque, Richard Nixon.

Fait intéressant : La performance d’Anne Heggtveit au slalom féminin vaut au Canada sa première médaille d’or olympique en ski alpin. Elle termine avec une étonnante avance de 3,3 secondes sur sa plus proche rivale. Ses performances lui permettent également de remporter les titres mondiaux de slalom et de combiné alpin.

L’équipe olympique canadienne féminine de ski alpin [de gauche à droite] : Anne Heggtveit, Nancy Holland, Nancy Greene, Elizabeth Greene – CSM# 76.20. L’Association olympique canadienne (publication)

La Canadienne Anne Heggveit lors de sa course pour la médaille d’or à Squaw Valley, 1960. Photo : Collection CSHFM.

Nancy Greene a remporté une 7e place aux Jeux olympiques de 1964 à Innsbruck, en Autriche. Photo : Collection CSHFM.

1964 : Innsbruck, Autriche | 29 janvier au 9 février

En 1964, Innsbruck connait une saison hivernale des plus désastreuses. Les responsables du Comité international olympique sont aux prises avec la mission en apparence impossible de transporter davantage de neige sur les sites olympiques pour sauver les Jeux. Grâce à un effort colossal de l’armée autrichienne, 20 000 blocs de glace sont déplacés du sommet d’une montagne locale pour être utilisés sur les pistes de luge et de bobsleigh, et environ 40 000 mètres cubes de neige sont acheminés et nivelés à la main et au pied sur les parcours alpins.

Fait intéressant : Bien que les équipes alpines canadiennes ne soient pas prises au sérieux avant les Jeux olympiques, Nancy Greene Raine en surprend plus d’un avec une 7e place en descente. Peter Duncan, quant à lui, obtient une excellente 19e place en slalom, contribuant ainsi au respect et à la notoriété du Canada auprès de toutes les nations présentes.

1968 : Grenoble, France | 6 au 18 février

Les équipes de ski se rebellent contre la proclamation du président du CIO, Avery Brundage, interdisant l’affichage de la marque de commerce sur les skis et autres équipements. Le jugement de Brundage prévaut, malgré le fait que la participation financière de l’industrie du ski est indispensable au maintien de la compétition internationale de haut niveau. L’équipe canadienne masculine de ski alpin y est représentée par Peter Duncan, Scott Henderson, Keith Shepherd, Bob Swan, Bill McKay, Keith Shepherd, Rod Hebron, Gerri Rinaldi et l’entraîneur John Platt. L’équipe de ski de fond, quant à elle, est constituée de Rolf Pettersen, Nils Skulbru, Dave Rees et de l’entraîneur Sture Grahn.

Fait intéressant : Championne en titre de la Coupe du monde, Nancy Greene Raine ajoute une médaille olympique à son impressionnant palmarès. À la grande joie de la foule, elle décroche deux médailles : l’or en slalom géant, avec une avance impressionnante de 2,6 secondes, et l’argent en slalom. Elle devient la première Canadienne à remporter deux médailles olympiques en ski alpin, déclarant que sa course en slalom géant était « … peut-être… ma meilleure course à vie ».

Équipe nationale masculine de ski alpin aux Jeux olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble, en France [de gauche à droite] : Scott Henderson, Peter Duncan, Bob Swan, ? Bill McKay, ? Dr. Harold Kreiner, Gerry Rinaldi, Rod Hebron, John Platt. Absent : Keith Shepard. International Press Service.

L’équipe olympique canadienne féminine de ski [de gauche à droite] : Peter Franzen (entraîneur), Judy Crawford, Laurie Kreiner, Dianne Pratte, Kathy Kreiner.  Absente : Carolyn Oughton – CSM# 78.10.1.

1972 : Sapporo, Japon | 3 au 13 février

Ce sont les premiers Jeux d’hiver organisés ailleurs qu’en Europe ou aux États-Unis. La politique domine les manchettes alors que la controverse du professionnalisme dans le sport se poursuit. L’équipe canadienne masculine de ski alpin se compose de Reto Barrington, « Jungle Jim » Hunter, Derek Robbins, de l’entraîneur Gilbert Mollard et du directeur Alan Raine. Parmi les huit skieurs de fond présents, un nombre record de six sont originaires d’Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, dont les jumelles Sharon et Shirley Firth, âgées de 18 ans, qui deviennent les premières femmes issues des Premières Nations à se qualifier pour une équipe olympique canadienne.

Fait intéressant : La skieuse vedette Betsy Clifford se blesse à la jambe en chutant à l’entraînement avant les Jeux, ce qui l’empêche de concourir. L’équipe féminine de ski alpin obtient tout de même de bons résultats dans l’épreuve de slalom avec Judy Crawford en 4e position, Laurie Kreiner en 12e position et Kathy Kreiner en 14e position, tandis qu’au slalom géant, Laurie Kreiner se classe 4e et Diane Pratte 15e.

1976 : Innsbruck, Autriche | 4 au 15 février

La ville de Denver, au Colorado, initialement hôte des Jeux de 1976, retire sa candidature lorsque ses citoyens votent contre l’utilisation de fonds publics pour accueillir l’événement, à la suite d’un référendum tenu le 15 novembre 1972. Les installations des Jeux d’hiver d’Innsbruck de 1964 étant toutefois demeurées en bon état, le Comité international olympique (CIO) décide, le 4 février 1973, d’y présenter les Jeux d’hiver pour la deuxième fois en 12 ans.

Fait intéressant : Les Canadiens sont rivés à leurs écrans, alors que l’équipe de descente Crazy Canucks menace la domination européenne. Bien qu’ils ne grimpent pas sur le podium, Ken Read, Dave Irwin, Jim Hunter et Dave Murray se classent respectivement 5e, 8e, 10e et 18e à l’épreuve de descente, un résultat exceptionnel pour l’équipe. Irwin se remet encore de deux côtes fracturées et d’une commotion cérébrale après avoir chuté à plus de 120 km/h, trois semaines plus tôt à Wengen, en Suisse. C’est toutefois Kathy Kreiner qui vole la vedette en remportant l’épreuve du slalom géant féminin, elle qui était partie première.

L’équipe olympique canadienne de ski [de gauche à droite] : Jim Hunter, Jane Helder (physiothérapeute), Kathy Kreiner, Andrzej Kozbial (directeur du programme alpin), Laurie Kreiner, Ken Read, Betsy Clifford, Dave Murray, Scott Henderson (entraîneur-chef – hommes), Wayne Gruden (entraîneur), Luc Dubois (directeur), Robert Safrata, Lynden McIntosh (entraîneur), Dr. Bernie Lalonde (entraîneur-chef – femmes) – CSM# x2004.15.1

Steve Podborski (blanc) célèbre sa médaille de bronze aux Jeux olympiques d’hiver de Lake Placid en 1980. Photo : CP PHOTO/COA.

1980 : Lake Placid, New York | 14 au 23 février

Steve Collins, qui, à 15 ans, devient le plus jeune sauteur à ski de l’histoire des Jeux olympiques d’hiver, cause la surprise en se classant au 9e rang dans l’épreuve de 90 mètres. En ski de fond féminin, les sœurs Firth en sont à leurs troisièmes Jeux olympiques consécutifs. Faute de classement parmi les 16 premiers lors des compétitions internationales de ski de fond, aucun homme canadien ne répond aux critères olympiques requis par l’Association olympique canadienne.

Fait intéressant : Steve Podborski devient le premier skieur canadien à remporter une médaille olympique dans une épreuve alpine en décrochant le bronze en descente, tandis que Dave Murray et Dave Irwin terminent respectivement 10e et 11e. Le favori Ken Read chute quelques secondes après le début de sa course. Les résultats de la descente féminine sont tout aussi impressionnants grâce à la 5e place de Kathy Kreiner et à la 11e place de Laurie Graham. Kathy Kreiner se hisse à la 9e place en slalom géant et à la 15e place en slalom.

1984 : Sarajevo, Yougoslavie | 7 au 19 février

Le choix de Sarajevo comme ville hôte des Jeux olympiques suscite le scepticisme, ses détracteurs estimant, à tort, qu’elle ne dispose pas des infrastructures et de l’expérience requises. Le comité organisateur et les citoyens réussissent à mettre sur pied un événement spectaculaire. Bien qu’aucune médaille ne soit remportée dans les épreuves alpines féminines, les descendeuses canadiennes réalisent de bonnes performances, Gerry Sorensen se classant au 6e rang et Laurie Graham en 11e position. Liisa Savijarvi et Karen Stemmle terminent respectivement au 18e et au 22e rangs. En slalom géant, Liisa Savijarvi se classe en 8e position tandis que Diana Haight termine 17e.

Fait intéressant : Steve Podborski, incapable de répéter sa performance gagnante du bronze des Jeux de 1980, termine à la 8e place, et Todd Brooker à la 9e. Angela Schmidt-Foster et les sœurs Sharon et Shirley Firth participent à toutes les épreuves féminines de ski de fond (5km, 10km, 20km). Pierre Harvey participe à toutes les épreuves masculines de ski de fond (15km, 30km, 50km) et se classe respectivement en 21e, 21e et 20e places. En saut à ski, Horst Bulau obtient une 10e place inespérée dans l’épreuve de 90 mètres, le meilleur résultat canadien.

Sharon et Shirley Firth participent à toutes les épreuves de ski de fond aux Jeux olympiques d’hiver de 1984 à Sarajevo. Photo : Association canadienne de ski.

Karen Percy, médaillée de bronze en descente et au super-G aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary, en Alberta. Bureau d’information des athlètes et Association olympique canadienne.

1988 : Calgary, Canada | 13 au 28 février

Calgary, en Alberta, est la première ville canadienne à accueillir les Jeux olympiques d’hiver. Ses compétitions s’étalant sur 16 jours en font les Jeux d’hiver les plus longs, accueillant également un nombre record de participants. Les conditions météorologiques sont une source constante d’inquiétude, tout particulièrement le risque d’apparition d’un « chinook », un phénomène indésirable qui s’accompagne de vents très violents et d’une montée en flèche de la température, faisant fondre la neige. Si les fluctuations de température et les vents violents ont entraîné des retards, le chinook, heureusement, ne s’est jamais manifesté.

Fait intéressant : Karen Percy Lowe nous offre les plus beaux moments des Jeux en remportant une médaille de bronze en descente et une autre en super-G. Parmi les autres faits saillants canadiens, notons la 5e place de Laurie Graham en descente, la 11e place de Josée Lacasse en super-G, la 14e place de Mike Carney en descente, la 13e place de Jim Read en super-G, et la 14e place d’Alain Villiard en slalom.

1992 : Albertville, France | 8 au 23 février

Ces Jeux olympiques restent gravés dans nos mémoires grâce à la descente en or de Kerrin Lee-Gartner, qui a dominé le parcours technique du « Roc de Fer » avec une détermination sans faille, une première pour le Canada en descente féminine. En outre, le ski acrobatique et le biathlon féminin font leurs débuts en tant que disciplines officielles. En biathlon féminin, Myriam Bédard dépasse les modestes ambitions de l’équipe nordique en récoltant une médaille de bronze dans l’épreuve de 15 km, ainsi qu’une 12e place dans l’épreuve de 7,5 km.

Fait intéressant : L’équipe canadienne masculine de ski alpin traverse une période de déception. La malchance frappe l’équipe alors que quatre de ses six skieurs, Rob Crossan, Cary Mullen, Edi Podivinsky et Brian Stemmle, chutent à l’entraînement. Les blessures de Podivinsky le contraignent à renoncer à sa quête de médaille.

Kerrin Lee-Gartner, médaillée d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 1992 à Albertville, en France. Photo UnofficialNetworks.com.

Edi Podivinsky, médaillé de bronze en descente aux Jeux olympiques d’hiver de 1994 à Lillehammer, en Norvège. Canadian Sport Images / Claus Andersen.

1994 : Lillehammer, Norvège | 12 au 27 février

L’équipe canadienne de ski alpin amorce les Jeux en lion lorsque Edi Podivinsky décroche la médaille de bronze en descente lors de la première journée de compétition. L’équipe canadienne masculine de ski acrobatique brille de mille feux, Jean-Luc Brassard exécutant une descente presque parfaite lui valant la médaille d’or dans l’épreuve des bosses. L’équipe de sauts a ébloui également grâce à Philippe LaRoche remportant l’argent, Lloyd Langlois, le bronze, et Andy Capicik et Nicolas Fontaine se hissant respectivement au 4e et 6e rangs. Dans l’épreuve féminine de biathlon de 15 km, Myriam Bédard skie de façon impeccable et ne rate que deux cibles sur le champ de tir, remportant la médaille d’or. Cinq jours plus tard, malgré un de ses skis mal fartés, elle empoche sa deuxième médaille d’or olympique dans la course de biathlon de 7,5 km.

Fait intéressant : Les Jeux de Lillehammer sont baptisés « Jeux blancs verts » pour témoigner du souci de l’organisation pour l’environnement. Il s’agit des premiers Jeux à être décalés de deux ans par rapport aux Jeux d’été, pour donner suite à la décision du Comité international olympique (CIO) de modifier le calendrier olympique.

1998 : Nagano, Japon | 7 au 22 février

Avec le temps d’intervalle le plus rapide, Brian Stemmle semble prêt à remporter la descente masculine, mais il quitte la piste après avoir accroché une plaque de neige. Edi Podivinsky, qui en est à ses derniers Jeux olympiques, termine à une excellente 5e place. Aux bosses, Jean-Luc Brassard prend le 4e rang, tandis qu’Ann-Marie Pelchat se classe 5e chez les femmes. Ross Rebagliati remporte l’or dans l’épreuve de slalom parallèle, la seule médaille canadienne en snowboard, mais la joie du Canada se transforme rapidement en consternation lorsque Rebagliati se voit retirer sa médaille pour avoir reçu un test positif à la marijuana. En l’absence d’une entente formelle entre le CIO et la FIS confirmant que la marijuana est une substance interdite, la médaille lui est finalement rendue.

Fait intéressant : Bien que des conditions météorologiques capricieuses provoquent d’innombrables retards et des changements d’horaires, Nagano, hôte des 18e Jeux olympiques d’hiver, s’en sort relativement indemne et organise les plus grands Jeux d’hiver, comptant 2302 athlètes participant à 68 épreuves.

Jean-Luc Brassard en route vers une 4e place aux Jeux olympiques de Nagano en 1998. (CP Photo/ COA).

Allison Forsyth en route vers une 7e place au slalom géant féminin aux Jeux olympiques d’hiver de 2002. Photo : Images sportives canadiennes

2002 : Salt Lake City, Utah | 8 au 24 février

Malgré plusieurs classements parmi les 15 premiers, les performances des équipes alpines ne sont pas à la hauteur des attentes qu’elles s’étaient fixées. Allison Forsyth enregistre le meilleur résultat alpin avec une 7e place au slalom géant et Mélanie Turgeon termine 8e en descente. Les voltigeuses canadiennes Veronica Brenner et Deidra Dionne décrochent respectivement l’argent et le bronze. Avec une 4e place, Jeff Bean prend la tête de l’équipe de voltige canadienne. Aux bosses, Jennifer Heil rate la médaille de bronze par seulement 0,01 seconde et termine 4e. Devançant sa plus proche concurrente de seulement 0,11 seconde dans l’épreuve de poursuite de 5 km en style libre, Beckie Scott remporte le bronze et devient la première médaillée olympique canadienne en ski de fond. Au terme de deux années de délibérations en appel, sa médaille de bronze passe à l’argent, puis ultimement à l’or.

Fait intéressant : C’est en 1995, après près de trois décennies d’efforts, que Salt Lake City est finalement retenue pour accueillir les 19e Jeux olympiques d’hiver, obtenant une majorité écrasante de 54 voix sur 89. Avant le début des Jeux, des allégations de corruption dans le processus de sélection sont finalement résolues par la démission de plusieurs membres du CIO et la restructuration des politiques et procédures pour les villes hôtes.

2006 : Turin, Italie | 10 au 26 février

Jennifer Heil récolte une médaille dès la première journée de compétition en remportant l’or dans l’épreuve des bosses en ski acrobatique alors que chez les hommes, Marc-André Moreau se classe 4e. Dominique Maltais remporte le bronze, tandis que Maëlle Ricker, la mieux classée à l’amorce des Jeux, est victime d’une chute. L’équipe canadienne de ski alpin fait bonne figure avec Erik Guay (super-G), Kelly VanderBeek (super-G féminin) et François Bourque (slalom géant) terminant tous en 4e position dans leur épreuve respective. Sara Renner et Beckie Scott gagnent l’argent dans l’épreuve féminine de sprint par équipe, malgré la perte d’un temps précieux au troisième tour lorsque le bâton de Renner se brise. Chandra Crawford, qui en est à ses premiers Jeux, surprend le peloton en menant l’épreuve de sprint féminin de 1,1 km du début à la fin et remporte la médaille d’or.

Fait intéressant : Le programme canadien « À nous le podium », destiné à préparer les athlètes en vue des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver par le biais d’un financement et de ressources accrus, produit des résultats encourageants pour le Comité olympique du pays. Les athlètes canadiens remportent un nombre record de 24 médailles, se hissant au troisième rang du classement des médailles (7 d’or, 10 d’argent, 7 de bronze) et obtenant un impressionnant total de 45 places parmi les cinq premiers, dont 13 quatrièmes places et 8 cinquièmes places.

Jennifer Heil a remporté la médaille d’or en bosses féminines lors de la première journée de compétition aux Jeux olympiques d’hiver de 2006. Sur cette photo, Heil participe à une Coupe du monde à Tignes, en France, en décembre 2005. Photo : Mike Ridewood-CFSA

Ashleigh McIvor remporte l’or en ski cross féminin aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. Photo Greg Kolz/ Collection personnelle de l’athlète.

2010 : Vancouver, Canada | 12 au 28 février

Les très attendus Jeux de 2010 à Vancouver se révèlent historiques pour le Canada, tant du point de vue de la fierté nationale que des performances sportives. Au total, six médailles sont remportées dans les disciplines des sports de neige. En ski acrobatique, Alexandre Bilodeau et Jenn Heil prouvent tous deux leur statut d’élite en remportant respectivement l’or et l’argent, tandis qu’Ashleigh McIver décroche la toute première médaille d’or décernée en ski cross. En snowboard, Jasey-Jay Anderson reçoit la médaille d’or en slalom parallèle masculin. Maëlle Ricker exécute une descente finale parfaite pour remporter le snowboard cross féminin tandis que son coéquipier masculin Mike Robertson récolte la médaille d’argent. Dans les épreuves alpines, Erik Guay frôle le podium à deux reprises, terminant 5e dans la descente et le super-G masculins. Britt Janyk, qui concourt sur la montagne de son enfance, n’est pas en reste avec une 6e place en descente féminine.

Fait intéressant : Bien que le comité organisateur profite initialement d’un boom économique grâce à de lucratives commandites, la croissance rapide des coûts de construction et de la main-d’œuvre, conjuguée à la crise financière de la fin des années 2000, force la mise en place de sites minimalistes et moins esthétiques, bien que parfaitement conçus pour bien servir une fois les Jeux terminés. Cette approche, et le fait que la plupart des infrastructures existaient déjà font des Jeux de Vancouver les moins coûteux de l’histoire récente des Jeux d’hiver.

2014 : Sotchi, Russie | 7 au 23 février

Le Canada poursuit sa récolte de médailles à Sotchi, remportant 25 médailles, dont 10 d’or et 11 dans les sports de neige. Dans son ensemble, il s’agit de la deuxième meilleure performance olympique canadienne, à une médaille près de celle de Vancouver en 2010. En ski acrobatique, Justine Dufour-Lapointe, âgée de 19 ans, devient la plus jeune médaillée d’or en ski acrobatique, suivie de près par sa sœur Chloé qui prend la deuxième place. Le Canada domine également dans les bosses masculines avec Alexandre Bilodeau, remportant l’or, et Mikaël Kingsbury, qui obtient l’argent. En ski cross féminin, Marielle Thompson et Kelsey Serwa décrochent l’or et l’argent, poursuivant la tendance au doublé, tandis que Dara Howell et Kim Lamarre partagent le podium en slopestyle féminin, récoltant respectivement les médailles d’or et de bronze. En snowboard, Mark McMorris monte sur la 3e marche du podium tandis que Dominique Maltais empoche l’argent en snowboard cross féminin. Jan Hudec met la main sur la troisième médaille canadienne en ski alpin en terminant 3e au super-G masculin, à égalité avec la vedette américaine Bode Miller.

Fait intéressant : En raison de la ‘profondeur’ de l’équipe canadienne de ski acrobatique, de nombreux athlètes de haut niveau dans ce sport ne sont pas en mesure de se qualifier aux Jeux de Sotchi. Par ailleurs, aucune femme ne représente le Canada aux épreuves de sauts, alors qu’elles y avaient remporté deux médailles en 2002.

La Canadienne Marielle Thompson remporte l’or en ski cross féminin aux Jeux olympiques d’hiver 2014 à Sotchi, en Russie.

Le Canadien Mikaël Kingsbury obtient l’or dans l’épreuve des bosses aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang.

2018 : Pyeongchang, Corée du Sud | 9 au 25 février

Le Canada en est à sa 23e participation aux Jeux olympiques d’hiver, ayant participé à tous les Jeux depuis leur création en 1924. Les Canadiens connaissent leurs Jeux les plus fructueux à ce jour avec 29 médailles, dont 11 d’or, ce qui les place au troisième rang mondial et leur permet de dépasser leur précédent record de 26 médailles remportées aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010. L’équipe de ski acrobatique domine à nouveau, remportant 7 médailles, dont 4 d’or. Mikaël Kingsbury décroche à juste titre sa première médaille d’or, tandis que Justine-Dufour Lapointe donne suite à sa performance de Sotchi avec une médaille d’argent. En ski cross féminin, les Canadiennes se classent première et deuxième pour une deuxième fois aux Jeux olympiques, grâce à Kelsey Serwa qui remporte l’or et Britt Phelan qui prend l’argent. Brady Leman obtient la première médaille d’or du Canada en ski cross masculin, tandis que Cassidy Sharpe remporte l’or en demi-lune féminin. L’équipe canadienne de snowboard fait à nouveau bonne figure avec 4 médailles, dont une d’or. Sébastien Toutant empoche la médaille d’or en big air masculin, alors que l’épreuve de slopestyle génère trois médailles canadiennes : Laurie Blouin ramène l’argent chez les femmes pendant que Max Parrot et Mark McMorris remportent respectivement l’argent et le bronze chez les hommes.

2022 : Pékin, Chine | 4 au 20 février

L’équipe canadienne se compose de 215 athlètes concourant dans 14 disciplines et remporte 26 médailles, égalant sa performance de 2010 pour son deuxième meilleur total olympique. Toutefois, les quatre médailles d’or obtenues représentent son plus faible total depuis 1994. Le Canada se retrouve ainsi déclassé du top 10 au tableau des médailles pour la première fois depuis 1988. Malgré la faible quantité de médailles d’or, on note de solides performances. Le ski acrobatique génère à nouveau des médailles canadiennes grâce à Mikaël Kingsbury, qui décroche sa deuxième médaille d’argent au terme d’une lutte serrée avec le Suédois Walter Wallberg. À la suite d’une chute lors de la compétition de bosses au deuxième jour, Justine Dufour-Lapointe est réconfortée par sa sœur Chloé, médaillée d’argent en 2014, dans un moment chargé d’émotion. En snowboard, après avoir gagné sa bataille contre le cancer, Max Parrot est sacré champion olympique de slopestyle masculin, alors que son coéquipier Mark McMorris arrive 3e. En ski alpin, Jack Crawford s’acharne toute la semaine pour décrocher la médaille de bronze au combiné masculin, après avoir terminé 4e à la descente masculine et 6e au super-G.

Jack Crawford remporte une médaille de bronze grâce à sa performance dans le combiné masculin aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. Photo : GEPA pictures/ Daniel Goetzhaber

Contribuez