Conrad Guay

Au cours d’une impressionnante carrière consacrée à l’enseignement du ski et à l’entraînement du ski de compétition pendant plus de quatre décennies, qui a aidé à produire toute une génération de skieurs de calibre de championnat dans les Laurentides et au Québec, Conrad Guay a influencé le monde du ski bien au-delà des succès éclatants de ses enfants.

Conrad a appris à skier à l’adolescence, sur les pentes du domaine skiable de Rougement. Lorsque sa famille a déménagé à Montréal, il a mis ses compétences à l’épreuve sur la « Morgan Hill », une petite piste de ski située à l’endroit où se trouve aujourd’hui le stade olympique. Il s’est rapidement lié d’amitié avec de nombreux skieurs – dont Bernard Trottier et René Beauchamp – qui allaient devenir de fidèles amis.

Conrad s’est joint au Club de ski de Montréal et a commencé à s’entraîner plus régulièrement afin de perfectionner sa technique. Il a fait ses études au Collège Saint-Laurent, tout en continuant à pratiquer le ski et d’autres sports, notamment le hockey. Parallèlement, il s’entraînait pour devenir pompier, un travail rigoureux qui exigeait une excellente forme physique. À l’hiver 1961, Bernard, un ami de Conrad, est devenu directeur de l’école de ski de Villa-Bellevue, au Mont-Tremblant. Conrad s’est joint à lui à titre d’assistant, enseignant le ski pendant la journée, puis retournant à Montréal pour exercer son emploi régulier en tant que pompier.

Bernard et Conrad ont conclu un accord avec le légendaire Ernie McCulloch (Temple de la renommée du ski canadien, promotion 1984) alors qu’ils étaient au mont Tremblant pour se consacrer à l’enseignement du ski sur le versant nord, en desservant les clients de plusieurs petits hôtels, dont le Manoir Pinoteau.

Conrad s’est alors lancé dans le ski de compétition et a remporté sa première course au Mont Alouette, aux côtés de Pierrette Trottier (l’épouse de Bernard), qui a remporté la course féminine ce jour-là. Conrad a concouru plusieurs fois sur le circuit professionnel, qui comportait un double slalom avec deux grands sauts dans la partie centrale, un sport très apprécié des spectateurs.

Puis Conrad a rencontré Ellen, qu’il a épousée, et avec qui il a fondé une famille à Mont-Tremblant. Il a été embauché comme directeur de l’École de glisse de mont Tremblant, poste qu’il a occupé de 1973 à 1989. Au cours de cette période, en plus d’enseigner le ski, Conrad consacrait beaucoup de temps à analyser l’évolution des techniques et à observer de près les compétitions de ski. Au cours de l’hiver 1969, Conrad est devenu technicien pour Lange et Dynamic, et a rejoint l’équipe nationale de ski sur le circuit de la Coupe du monde pour la saison.

Conrad a fini par se lancer dans l’entraînement de ski de compétition, en partie pour se concentrer sur ses trois garçons – Christian, Stefan et Erik – qui ont tous connu une carrière de skieur remarquable, tout particulièrement Erik, qui a été deux fois champion du monde et 25 fois médaillé en Coupe du monde. Afin de guider ses fils ainsi que de nombreux autres athlètes, Conrad a privilégié l’importance du plaisir d’apprendre, du processus, et de la joie de dévaler les montagnes, plutôt que de se focaliser principalement sur les résultats.

Conrad est d’abord devenu entraîneur en chef du club de ski de mont Tremblant de 1991 à 1993, puis entraîneur en chef de l’équipe de la zone laurentienne au milieu des années 1990, et enfin de l’équipe de ski du Québec à la fin des années 1990, travaillant avec des skieurs comme Jean-Philippe Roy, François Bourque, Geneviève Simard, Julien Cousineau, Anna Goodman, Thomas Rinfret, Brigitte Acton et Julie Langevin – qui ont tous connu des carrières fructueuses en Coupe du monde. Conrad a ensuite été entraîneur de l’équipe nationale de ski pendant une saison en 1999.

Selon ses proches, le style d’entraînement de Conrad était unique. Il étudiait le sport, cherchant toujours des moyens de tirer parti d’un avantage ou de perfectionner une compétence. Son style d’entraînement consistait à donner à ses élèves les moyens de contrôler les choses par eux-mêmes. C’était une approche d’entraînement différente de celle d’autres entraîneurs, plus directe.

Dan Lavallée, directeur de longue date de Ski Québec Alpin, a déclaré : « Il était aussi passionné que controversé dans son style d’entraînement. Il obtenait des résultats, ses athlètes avaient du succès. Il était également le premier à reconnaître le mérite des autres. Dans le cas d’Erik, il a attribué le mérite à son entraîneur des U10 (en minimisant sa propre  influence sur l’entraînement) et a permis à Erik de simplement s’amuser sur la montagne… ce n’est pas souvent le cas de nos jours. »

Au mont Tremblant, au Québec et partout au pays, Conrad est considéré comme une légende. Son influence se poursuit aujourd’hui avec huit petites-filles, dont plusieurs sont activement impliquées dans le ski de compétition. Comme l’a dit Erik, « On ne sait jamais où s’arrête notre influence, puisque je partage maintenant avec mes filles et leurs coéquipières la passion et l’expérience que mon père m’a transmises avec tant d’amour. »

« Quand mon père nous entraînait aux niveaux provincial et national, on se concentrait rarement sur les portes, mais plutôt sur le ski libre et le ski sur différents terrains et dans tous les types de conditions, avec un objectif précis en tête », a déclaré son fils Erik Guay.

FAITS SAILLANTS EN CARRIÈRE

• Temple de la renommée de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada (AMSC), 1999
• Temple de la renommée du ski des Laurentides, 2008
• Alliance des moniteurs de ski du Canada, examinateur de niveau 4
• Fédération canadienne des entraîneurs de ski, niveau 3
• Directeur de l’école de ski du Manoir Pinoteau, 1970-73
• Représentant de service, équipe canadienne de ski alpin, 1969-70
• Directeur de l’école de ski du Mont-Tremblant, 1973-89
• Entraîneur de l’équipe canadienne d’interski, 1983, 1987, 1991
• Entraîneur en chef, Club de Ski Mont Tremblant 1991-93
• Entraîneur de l’équipe canadienne de ski alpin, 1999
• Entraîneur en chef de l’équipe de ski du Québec, 2001

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