Mont Adstock, Québec

Mont Adstock

Viser haut, approfondir et s’épanouir

Ski Hill: Ski Mont Adstock
Vertical: 335 m (1099 ft)
Snowfall: 2.3 m (90 in)

Être propriétaire et opérer une station de ski n’est pas pour les personnes de petite nature. Prenez le Mont Adstock. Après avoir survécu la deuxième guerre mondiale et la grève la plus sanglante dans l’histoire du Québec, du jour au lendemain, le Mont Adstock a fait face à la disparition de son moteur économique et de sa raison d’être. Or plutôt que de plier bagage, il toucha le fond, visa plus haut et s’épanouit. Cela est désirable  pour une région du Sud-Est du Québec aux racines bien ancrées dans l’agriculture et l’exploitation minière.

Si l’on considère que les enfants sont un élément vital du ski, les stations locales en demeurent le coeur et l’âme. Les stations communautaires : Histoire du patrimoine du ski canadien est une série encours qui examine le passé, le présent et le futur de ces petites stations, parfois quelque peu éloignées, où plusieurs ont appris à skier et à partager l’amour du ski avec les enfants et petits-enfants. Directeur créatif : Directeur créatif : Gordie Bowles. Rédacteur: Dave Fonda

Qu’est ce qui est vert et inestimable un instant, puis un passif le suivant ?

La région Chaudière-Appalache est l’endroit parfait où trouver de la mousse, des arbres et des pierres. Cependant,en travaillant la terre sans relâche on réussit à faire fructifier le chanvre, le lin et le grain. En 1876, le fermier Joseph Fecteau a découvert dans son champ une récolte d’un vert particulier : l’amiante. Prisée pour sa solidité, sa durabilité et sa résistance au feu, aux moisissures et à la pourriture, ce minéral fibreux surnommé « or blanc » devint le matériau isolant par excellence pour plus d’un siècle. Les entreprises minières se lancèrent donc sur la région tels des loups affamés. Des mineurs et leurs familles bientôt suivirent. L’argent coulait à flot. Ainsi, en 1938, Henri Campeau a pû ouvrir une station de ski dotée d’un fil neige,  de quelques pistes et d’un saut à ski de 40 mètres sur le mont Granit à proximité. Puis, la deuxième guerre mondiale se déclarait en Europe le premier septembre 1939. Neuf jours plus tard le Canada se joignait à l’effort. Le ski devenait la dernière préoccupation des gens.

Mont Granit. Photo courtoisie Mont Adstock.

L’autobus de l’équipe des années 60. Lors des fin de semaines enneigées, Lionel Dugit enrôlait les enfants inscrits à l’école de ski afin de damer la neige avec leurs skis. 

La façon dont la plus longue et sanglante grève du Québec s’est terminée par une renaissance et une Révolution tranquille

De quelque façon, ici, le ski a réussi à survivre les années de  guerre. En 1949, la station a été atteinte d’un autre désastre quand les travailleurs à la mine (soutenus par l’Église) et l’administration (encouragé par le gouvernement Duplessis) ont organisé une violente grève de cinq mois. Puis, deux événements se produisirent : la Révolution tranquille s’est enracinée au Québec et une homme intelligent et infatigable, nommé Lionel ‘Tom’ Bourgault, est devenu président de la station de ski. L’année suivante, le visionnaire Bourgault implantait la première école de ski de la station en recrutant des moniteurs de France. Louis Dugit est devenu premier directeur de l’école. Habile en ski et à la raquette, Dugit a engagé et entraîné des agriculteurs de la place pour damer les pistes de ski avec leurs raquettes les jours de semaine.

Les courses de ski prennent d’assaut le Mont Adstock

En 1952, Bourgault achète 400 acres de terrain additionnel. Il  renomme la station Mont Adstock, ajoute une remontée mécanique et défriche une piste de slalom pour la première des chères courses de Louis Dugit. Une succession de directeurs d’école de ski français a bientôt suivi.  Michel Coppo a obtenu pour sa part une renommée internationale après avoir secouru des skieurs coincés sur le tramway de l’Aiguille du midi à Chamonix. Roger Machet, un membre de l’équipe nationale française, est retourné à son village natal de Val d’Isère où il devient  maire et réputé restaurateur et hôtelier. Gérard Cercuel accueillait en 64-65 l’équipe nationale complète comptant Currie Chapman, Peter Duncan, Scott Henderson et Nancy Greene lors de la tenu des Championnats Can-Am. Deux skieurs de l’endroit y participaient aussi : Renaud Argouin et André Pomerleau,  Ce dernier a remporté, peu après, les trois disciplines lors des Championnats canadiens juniors à Banff.

Peter Duncan en compétition dans les années 60. Archives TRSCM.

Lionel Bourgault et sa famille dans les années 50. Photo courtoisie Mont Adstock.

Une industrie décline et meurt, une autre se pointe et brille

Par les années 70, l’inquiétude en matière de santé au sujet de l’utilisation de l’amiante augmentait, ce qui présageait la fin d’une industrie florissante. Alors que Thetford Mines se préparait pour le pire, Lionel Bourgault se concentrait sur ce que la région avait de mieux à offrir. En plus du ski, Bourgault imaginait des nageurs, des plaisanciers, des villégiateurs et des pêcheurs profitant des six lacs à proximité. Il visualisait un terrain de golf, un camping et un parc national qui accueilleraient ces visiteurs sur un vaste réseau de sentiers de marche, de randonnée pédestre et de motoneige. Pour son inlassable effort envers le développement des activités récréatives de plein air à Thetford Mines, Lionel ‘Tom’ Bourgault fut nommé, en 1972, membre de l’Ordre du Canada. Au lieu de s’asseoir sur ses lauriers, Bougault a continué de poursuivre ses rêves. En avant toute !

« Nous appartenons à la communauté de sorte que les gens s’approprie la montagne et manifestent un fort sens d’affiliation ».

— Mathieu Desmarais, directeur général, Mont Adstock

André Pomerleau compétitionne aux Championnats nationaux de Banff en Alberta en 1963. Photo courtoisie Mont Adstock. 

Le ski de compétition retourne au Mont Adstock

À la suite d’un bref et déploré hiatus, le ski de compétition revient au Mont Adstock en 1974. Lionel Bourgault a souhaité la bienvenue aux meilleurs et plus brillants skieurs Canadiens. Dans leurs rangs, on comptait nul autres que le futur membre de l’équipe canadienne Jungle Jim Hunter ainsi que trois des premiers Crazy Canucks : Dave Irwin, Dave Murray et Ken Read. Une décennie plus tard, la station de ski accueillait de nouveau les Championnats canadiens juniors. Plus récemment, Adstock s’est mérité un arrêt convoité sur Le circuit freeride Estski en plein essor.

Changement de la garde

En 1975, Bourgault inaugurait le premier neuf trous de son parcours de golf ouvert au public. Cinq année plus tard, il passe le flambeau, qu’il a tenu très haut durant trente ans, à Frédéric Gagnon. À cette époque, des équipes de bénévoles assureraient le bon fonctionnement pour que le Mont Adstock puisse continuer de se développer. En cette même période, neufs nouveaux trous furent ajoutés au parcours de golf. Successivement, on instaurait le parc National Frontenac et Mont Adstock regagnait le premier de multiples Championnats canadiens de ski junior. Par la suite, en 1985, le gouvernement fédéral interdirait l’utilisation de la fibre d’amiante sous toutes ses formes au Canada. (La dernière mine en opération à Thetford Mines fut officiellement fermée en 2012.)

Le ministre Masse et le député Roger Lefebvre visitent la station de ski lors de l’inauguration du télésiège quadruple en 1986. Photo courtoisie Mont Adstock.

Chalet du Mont Adstock, 2023.

L’ensemble de la communauté intervient

Comme la modernisation et la croissance continuaient au Mont Adstock, de toute évidence il fallait modifier le modèle de propriété. Une Coopérative de Solidarité fut donc constituée en 1998 pour entreprendre la gestion du Mont Adstock et du terrain de golf. Alimenté par une grande passion et dirigé par des bénévoles, la coop a été instaurée pour fournir des services et des installations en vue de motiver la jeunesse à demeurer dans la région et d’assurer leur développement physique et leur bien-être. En reconnaissance du rôle prééminent de la station à servir, à améliorer et à faire avancer la région, on a fondé la municipalité d’Adstock en 2001. Ainsi donc, une fois par année, la municipalité commandite une journée de ski gratuite au Mont Adstock à laquelle toutes et tous peuvent participer. En ce qui a trait à ce nouveau modèle de coopérative, depuis 2017,  Mont Adstock a levé des fonds de 16 millions de dollars et les a investit dans de la fabrication de neige, de l’équipement de damage, d’un nouveau chalet de ski à sa base, d’un refuge au sommet, de l’expansion du terrain hors-piste et de plus encore. La Coop a aussi acheté le terrain de golf en entier. 

« Nous développons d’intéressants partenariats avec les entreprises locales. À cause de la transparence et du respect qui nous guident, la montagne est  perçue positivement par la communauté. »

— Mathieu Desmarais

Mont Adstock – Au cours de années

Arrivée des premiers instructeurs français au Château Frontenac
Le chalet après la messe en 1962
Les Championnats nationaux juniors en 1960
Photo courtoisie Mont Adstock
Photo courtoisie Mont Adstock
Photo courtoisie Mont Adstock
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.
Photo courtoisie Mont Adstock.

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Mont Adstock