Au début du siècle, alors que le « Celtic Tiger » rugissait, des britanniques fortunés à la recherche de propriétés de ski élégantes ont tourné leur regard vers la côte ouest canadienne… Terre-Neuve. Tant de gens ont acheté des résidences secondaires ici que des compagnies aériennes ont commencé à programmer des vols réguliers entre Gatwick Londres et l’aéroport international de Deer Lake. C’est ainsi que commença un autre chapitre remarquable dans l’histoire de Marble Mountain.
Marble Mountain, Newfoundland
Comment des bûcherons et des ouvriers de scierie ont contribué à créer la meilleure station de ski du Canada atlantique.
Si nos enfants sont la force vitale du ski, les stations de ski communautaires sont le cœur et l’âme. Souvent petites et isolées, ces stations communautaires sont où la plupart d’entre nous ont appris à skier et où nous introduisons maintenant une nouvelle génération aux joies éternelles des sports d’hiver. « Community Ski Areas » examine le passé, le présent et l’avenir des stations de ski communautaires au Canada. Auteur : Dave Fonda | Directeur créatif : Gordie Bowles
Construction du moulin de la Newfoundland Power and Paper Company Ltd., vers 1925. Photo courtoisie du Musée et Archives de Corner Brook.
Construction of The Newfoundland Power and Paper Company Ltd. Mill, circa 1925. Photo courtesy of the Corner Brook Museum & Archives.
Le ski arrive à Terre-Neuve
Le ski a commencé ici dans les années 1920 lorsque Newfoundland Power & Paper a ouvert une usine de papier journal à Corner Brook. Ayant besoin de travailleurs qualifiés du bois, l’usine a recruté des artisans spécialisés Scandinaves. Ces « come-from-aways » ont aussi amené leurs familles, leurs skis et leur amour du plein air. Les habitants ont été tellement impressionnés que beaucoup d’entre eux ont adopté le ski et l’hiver canadien. Dans les années 1930, le club de ski Corner Brook (CSCSCB) a été fondé avec l’aide du nouveau propriétaire de l’usine : Bowater Pulp & Paper. En plus de financer le groupe entièrement bénévole, Bowater a aidé à défricher un nouveau sentier alpin et a érigé un tremplin qui attirait la foule à Massey Drive. Tout cela prit fin avec la Seconde Guerre mondiale, lorsque plusieurs Terre-Neuviens échangèrent leurs skis et leurs bâtons pour des casques et des armes. Les Terre-Neuviens ne reculent jamais devant un bon combat.
Un événement de « courses de ski » organisé à Corner Brook, sur Massey Drive, dans les années 1930. Avec la permission des Archives sportives de Terre-Neuve-et-Labrador.
La fin de la guerre, un nouveau chapitre commence
Le ski a pratiquement disparu à Terre-Neuve lorsque la plupart des jeunes hommes ont été appelés au service militaire. Après la guerre, Kevin St. George, un ingénieur de Bowater et président du CSCB, a recruté deux Norvégiens, Knut Fosnaes et Haakon Wicks, pour venir enseigner les dernières techniques de ski européennes.
À la fin des années 1950, après avoir dépassé les pentes douces de Massey Drive, la communauté de skieurs a exigé une montagne plus grande, dans la ceinture de neige, près de la ville et avec une variété de terrains intéressants. Selon l’historien local du ski, Keith Cornier, « ils ont réduit leur choix à Marble Mountain, Blomidon et Wild Cove. Marble a gagné parce que le président du club a voté pour elle deux fois ! »
Kevin St. George (première rangée, quatrième en partant de la gauche). Photo courtoisie du Musée et Archives de Corner Brook.
Dirigé par des bénévoles, soutenu par Bowater
Marble Mountain a ouvert officiellement en 1961 avec une seule piste et une remontée a corde bricolée. Keith explique : « la remontée mécanique a été fermée après qu’un contremaître de Bowater soit passé et ait récupéré le câble. » Malgré ce contretemps temporaire, le télésiège improvisé fut rapidement opérationnel et les skieurs commencèrent bientôt à réclamer davantage de pistes.
Plus tard, lorsque Bowater a acquis des tronçonneuses modernes, la direction a estimé que Marble serait le site idéal pour tester ces nouvelles machines. Armés des tronçonneuses puissantes, les équipes de Bowater ont rapidement défriché plusieurs nouvelles pistes. L’usine a ensuite donné le bois au club, dont le président Kevin St. George a eu la brillante idée de le revendre à Bowater. Il a ensuite investi dans le CSCB. Ah, les choses qu’on ne vous enseigne pas en Finance 101.
« Marble est une montagne très accueillante, très énergique et très joyeuse. Beaucoup de gens disent que c’est comme rentrer à la maison. Il y a cette ambiance de chez-soi, ce qui est typique des Terre-Neuviens. »
– Katelyn Budgell, Directrice des ventes et du marketing, Marble Mountain
Deux articles du The Western Star de mars 1971. Photo courtoisie du Musée et Archives de Corner Brook.
Two articles from The Western Star in March 1971. Photo courtesy of the Corner Brook Museum & Archives.
Un examen approfondi s’impose
Le succès de Marble n’est pas passé inaperçu. En 1971, des consultants indépendants ont réalisé une étude de faisabilité et ont déterminé qu’elle devrait devenir une station de ski quatre saisons. À court terme, cela a conduit le gouvernement provincial à investir 500 000 $ pour une nouvelle télécabine et de nouvelles pistes. Les skieurs ont répondu favorablement et les revenus de Marble ont presque triplé en deux ans. À long terme, en 1986, une seconde étude de faisabilité a également recommandé que Marble devienne une destination quatre saisons. Deux ans plus tard, la Marble Mountain Development Corporation a été créée pour « développer l’installation de ski en tant qu’attraction d’encrage quatre saisons servant de catalyseur au développement local et provincial ». Ainsi a commencé la transition de Marble d’un club communautaire à une station de ski gérée par la province, rendant des comptes au ministre du Tourisme, de la Culture et des Loisirs.
« La majorité de nos travailleurs, environ 85 % à 90 %, sont des Terre-Neuviens, donc ils apportent cette culture, cette histoire et cette ambiance de Terre-Neuve à toute votre expérience sur la montagne. »
– Katelyn Budgell
Photo courtoisie de Marble Mountain Resort.
Photo courtoisie de Marble Mountain Resort.
Marble Mountain aujourd’hui
En hiver, Marble emploie 150 travailleurs syndiqués dirigés par une nouvelle équipe de gestion de six personnes. Les invités peuvent séjourner au Marble Villa, le seul hébergement ski-in/ski-out au Canada atlantique. Selon Katelyn Budgell, responsable des ventes et du marketing de Marble : « Ce fut notre premier été en tant que destination récréative complète et quatre saisons. Nous avons ouvert notre télécabine pour des balades panoramiques. Nous avons aussi le seul fumoir interne de la région. Celui-ci a attiré le Bishops Beer Garden. Nous avons organisé des marchés nocturnes, des spectacles en direct, et les mariages qui font maintenant partie intégrante de nos activités tout au long de l’année. » Récemment, des croisières ont commencé à visiter Corner Brook et l’ouest de Terre-Neuve. Katelyn ajoute : « Nous avons récemment accueilli plus de 1 000 convives pour la visite panoramique et la traditionnelle cérémonie de « Screech-In » de Terre-Neuve. »
“A majority of our workers, about 85% to 90% are Newfoundlanders, so they bring that Newfoundland culture, history and feel to your whole experience on the mountain.”
– Katelyn Budgell
Marble Mountain, Newfoundland
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